La souveraineté alimentaire

Le mouvement paysan Via Campesina, lors du sommet mondial de l’alimentation de 1996, a proposé une définition de la souveraineté alimentaire comme étant «le droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires. »

Les chiffres sont là : plus de 800 millions de personnes dans le monde souffrent toujours de la faim et le principe de sécurité alimentaire, adopté en 1996 lors du Sommet mondial de l’alimentation, reste un vœu pieux, au vu des famines, de la malbouffe et des crises climatiques.

On assiste donc aujourd’hui à un véritable désordre alimentaire mondial, par le fait de monopoles de quelques oligarchies alimentaires, de spéculations sur les matières premières, du néolibéralisme du commerce, d’accaparements de terres, d’appropriation du vivant par les pouvoirs économiques. La Belgique n’est pas préservée de ce désordre.

Les sept piliers de la souveraineté alimentaire

À la Ferme, nous sommes en accord avec les septs piliers de la souveraineté alimentaire.
Les premiers six piliers furent élaborés au Forum international de souveraineté alimentaire à Nyéléni au Mali en 2007. Le septième pilier – le caractère sacré des aliments – fut ajouté par des membres du Cercle autochtone lors du projet pour une alimentation populaire.

Mettre l’accent sur les besoins alimentaires des peuples

Mettre les besoins alimentaires des populations au cœur des politiques & insister sur le fait que les aliments sont plus que de simples biens de consommation

Parfaire les connaissances et les compétences

Tirer profit des savoirs traditionnels ; utiliser la recherche pour appuyer ces savoirs et les transmettre aux générations futures & rejeter les technologies qui minent ou contaminent les systèmes alimentaires locaux.

Travailler en harmonie avec la nature

Optimiser les contributions des écosystèmes & priser la résilience.

Valoriser les fournisseurs d’aliments

Soutenir les modes de subsistance durables & honorer le travail de tous les fournisseurs d’aliment.

Circonscrire les systèmes alimentaires à une échelle locale

Réduire la distance entre les fournisseurs d’aliments et les consommateurs ; rejeter le dumping et l’aide alimentaire mal adaptée & résister à la dépendance envers les entreprises transnationales et irresponsables.

Implanter le contrôle localement

Donner le contrôle aux fournisseurs d’aliments locaux ; reconnaître la nécessité d’habiter et de partager les territoires & combattre la privatisation des ressources naturelles.

Reconnaître le caractère sacré des aliments

Reconnaître que les aliments sont un cadeau de la vie et qu’ils ne doivent pas être gaspillés & faire valoir le fait que les aliments ne sont pas des marchandises.